La famille Ruggieri : une bibliographie ...

 

 

 

 

  Description succincte de la famille RUGGIERI dans le Dictionnaire de la Musique de Marc HONEGGER (Les hommes et leurs oeuvres, Bordas, 1970/1986)

RUGGIERI (Rugier, Ruger, Rudger ou Ruggier) : famille de luthiers italiens du 17ème siècle.

  1. Francesco, dit il Per, mort à Crémone vers 1720, élève de Nicolo Amati. Il était établi à Crémone. Ses violons dénotent une excellente technique (musée de Florence).

  2. Vincenzo, également dit il Per (1690-1735), fils du précédent. Il vécut à Crémone. Un de ses instruments, un alto, fut présenté à Beethoven (collection du musée Beethoven, à Bonn).

  3. Giacinto Giovanni Battista, frère du précédent et élève de Francesco. Il signait indifféremment Giacinto R. ou Giov. Battista R.

  4. Antonio, son fils, fut également luthier.

 

 

 

    

    Quelques articles, tirés des ouvrages de référence sur la lutherie (VIDAL, BEARE, LÜTGENDORFF, HAMMA, VANNES), permettent de comprendre l’évolution des connaissances à propos de Francesco RUGGERI et de son oeuvre; ils font voir aussi les différences d’appréciation portées, au fil des époques, sur les instruments de ce maître.
 

 

 

 

    Article de René VANNES (1888, à Lille - 1956, à Bruxelles) auteur du Dictionnaire Universel des Luthiers (1951) : RUGGIERI Francesco il Per (Rugier, Ruger, Rudger ou Ruggier).

Le plus célèbre et le plus ancien de cette famille. Il est difficile d’admettre qu’il ait été l’élève de Girolami AMATI, comme l’écrivent certains biographes. Son maître fut Nicolo AMATI. Il habita Crémone, Contrada Coltellai, 7, où durent apparaître ses premiers travaux, vers 1650, comme le prouve un cello daté de 1653 appartenant avant 1914 à Me Célestine von Offolzer de Vienne. On le croit mort à Crémone après 1720, dernière date que l’on trouve sur une pochette de la collection A. E. Gand ayant figuré à l’Exposition de Paris en 1900 (n°48). Ce millésime se trouve également sur un violon de la collection Rushwort de Liverpool. On le dit imitateur d’AMATI. Son modèle dénote cependant un caractère personnel, par exemple les ouïes sont plus petites et plus ouvertes, les voûtes plus élevées, le patron plus large, les filets plus distancés et les onglets arrivent presque au milieu des coins. Les violons sont d’un grand fini, les contours sont d’une belle coupe et la volute est gracieuse, le bois généralement bien choisi et le vernis brillant et d’une belle transparence, variant du jaune orange au rouge rosé. Les violoncelles sont moins rares que ses violons et altos; la facture de ceux-ci est un peu moins soignée, le modèle paraît trop long, le fond et les éclisses sont parfois d’un bois plus mauvais, mais la sonorité est belle et pleine. Ces instruments se payaient avant 1939, 80 000 à 120 000 francs et parfois plus. Un bel exemplaire portant l’étiquette: Rugier detto il Per / fecit in Cremona, 1665 est au Musée de Florence. Les dimensions de cet instrument sont: longueur du corps, 35,1 cm; largeur supérieure, 16 cm; longueur entre les C, 11 cm; largeur inférieure, 19,9 cm; éclisses supérieures, 2,9 cm; éclisses inférieures, 3,1 cm.

 

 

  • Article tiré du Tome 3, complément du Dictionnaire Universel des Luthiers de VANNES, réalisé par Claude LEBET en 1985:

    RUGGIERI Francesco: ajoutez (aux articles de VANNES) les précisions suivantes: né à Crémone en 1620, mort après 1694 (et non pas en 1720). Il commence son apprentissage chez Amati vers 1630-32 et quitte la maison d’Amati avant 1641. Hill, citant le comte Valdrighi, dans son ouvrage sur Stradivarius, p.211, raconte qu’en 1685, un certain Tomaso Vitali, violoniste à Modène, ayant acheté un violon de Nicolas Amati découvrit sous son étiquette, une autre, originale, de Francesco Ruggieri.

     

 

  • Article de F. HAMMA: Meisterwerke italienischer Geigenbaukunst (Stuttgart, 1933)

    RUGIERI Francesco, Detto il Per. (Rugierius, Franciscus)
    Cremona 1655 - 1720

    Il ne faut pas le confondre avec Rogeri. Le grand modèle au bord assez plat qu’il utilisa nous fait penser à son maître Nicolas Amati. Les ouïes délicates et belles plaisent par leur travail et leur forme. Il employa un bois de première qualité. la coquille taillée d’une façon splendide est un peu plus massive que celle de son maître. La couleur du vernis varie du jaune or au rouge lumineux. En raison de leur qualité supérieure, ses instruments sont très demandés pour le concert.

    He should not be confused with Rogeri. The model used resembles mostly the large one of his teacher, Nicolas Amati, with rather flat edges. The f holes are neat and peasing, attractive in workmanship and shape. The wood chosen is beautiful and most superior, and the magnificently carved scrolls are rather more robust than those of his teacher. The varnish, full of fire and sensibility, is from a clear golden yellow to a full red. As concert instruments, they stand in the first rank.
     

  • Nicht zu verwechseln mit Rogeri. Hatte meist ein grobes, an seinen Lehrer Nicolaus Amati erinnerndes Modell mit ziemlich flachem Rande. Die F-Löcher zierlich, saubere Arbeit und schöne Form. Wählte ganz vorzügliches Holz. Die prachtvoll gestochenen Schnecken sind etwas kräftiger als diejenigen seines Lehrers. Der Lack variiert vom klaren Goldgelb bis zum satten Rot. Als Konzertinstrument sehr begehrt, da allerersten Ranges.

 

  • Article d’Antoine VIDAL: Les instruments à archet (Les feseurs, les joueurs d’instruments/ Leur histoire sur le continent européen, suivi d’un catalogue général de la Musique de Chambre) . Paris, Imprimerie De J. Claye, rue Saint-Benoît, 1876.

    RUGERI (Francesco) dit Il Per, comme Jean-Baptiste, dont il était probablement le frère. Élève de Nicolas Amati, il a travaillé à Crémone à la fin du XVIIème siècle. Il signe toutes ses étiquettes : Francesco Ruger, detto il per.

    François Rugeri prend le nom de Ruger par une abréviation usitée dans le patois de Crémone. Sa lutherie est bien faite, mais ne vaut pas celle de Jean-Baptiste, de Brescia. On peut poser en principe que, lorsqu’on rencontre un instrument des Ruger dans de bonnes conditions de facture, il peut atteindre un prix assez élevé; mais cela est très rare: à côté de qualités charmantes, il y a des défauts majeurs, surtout dans les violoncelles, qui pèchent généralement par le patron démesurément grand; et pour peu qu’il y ait avec cela des éclisses et des fonds en peuplier, et que les épaisseurs soient mauvaises comme cela arrive très souvent, vous serez possesseur d’une basse qui aura peut-être coûté 2000 à 3000 francs, et ne vaudra pas, à beaucoup près, une basse moderne. Il est vrai qu’en compensation, on éprouve la satisfaction d’avoir un véritable instrument italien!

 

  • Article de Charles BEARE (in The New Grove Dictionary of Musical Instruments)

    RUGERI [Ruggeri, Rugieri], Francesco [“Il Per”] (b 1620; d c1695).

    Italian violon maker. He worked in Cremona, and is thought to have been the first pupil of Nicolo AMATI. Although his working life was spent in the shadow of his teacher, he is now regarded as a great maker in his own right, his best instruments almost equal in value to the Amatis’. He had probably left the Amati household by 1641, as census returns survive from that year onwards and his name is not recorded on them. From his workmanship it is assumed that he received instruction in the Amati shop, though his labels do not specify the fact. He copied the Amati style with care and elegance and often even inserted copies of Nocolo Amati’s label, so that of his teacher. As early as 1685 a citizen of Modena laid complaint that the violin he had purchased for 12 pistoles as an Amati was in fact a Rugeri, worth three pistoles at the most: on the removal of the Amati label another of Rugeri had been found underneath.
    After about 1670 it was more normal than for Rugeri to sign his instruments with his own name, “detto il Per”. He was helped increasingly by his sons, Vincenzo and Giacinto, both active from about 1675 to about 1730. Gaicinto is to some extent shrouded in mystery, and instruments signed by him

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Articles de Willibald Leo Frh. von LÜTGENDORFF: Die Geigen- und Lautenmacher vom Mittelalter bis zur Gegenwart (Frankfurt am Main, 1904/1906/1922/1968/1990)

Tome 1 : “Einer der besten Schüler Nicola Amatis war Francesco Ruggeri, der mit besonderer Vorliebe Violoncello gebaut hat. Obwohl er im allgemeinen seinen Lehrer nachahmte, hat er doch Eigentümlichkeiten, die seine Arbeit erkennbar machen, so die gröbere Breite des Modells und die kürzeren F-Löcher. Merkwürdigerweise nahm er trotz des Beispiels von Stradivari und Guarneri die Wölbung noch höher als Amati, wodurch der Ton seiner Geigen zwar kleiner wurde, aber jene Sübigkeit erlangte, die zu seiner Zeit am höchsten geschätzt wurde. Seine Söhne Giacionto und Vincenzo waren seine würdigen Nachfolger und kamen ihm an Sorgfalt gleich, obwohl sie im ganzen doch weniger selbständig waren.” (p.40/41)
 

Tome 2 : RUGGERI (Rugieri), Francesco. Cremona, 1645 - 1700.

Der älteste und bedeutendste Geigenmacher der Familie. Er wohnte in der Contrada Coltellai nr.7 und war ein Schüler Nicola Amatis, den er nachahmte. Nur seine F-Löcher sind kürzer und weiter, die Wölbung etwas höher, und das Modell ein wenig breiter; die Umrisse sind schwungvoll, die Einlage breit und der Lack, der leuchtend und durchsichtig wirkt, ist meist von dunkelgelbroter oder hellgelbroter Farbe. Das Holz ist in der Regel vortrefflich und oft auch schön geflammt. Häufiger als seine Violinen kommen Violoncelli von ihm vor, deren Modell allerdings ein wenig zu lang erscheint; auch verwendete er bei disen manchmal zu Zargen und Boden geringere Holzarten, immer aber verstand er, einen edlen vollen und schönen Ton zu erzielen. Ein echtes Violoncello von ihm ist heute nur zu sehr hohem Preis zu haben, doch besitst der Violoncellist Bertie Withers ein solches aus dem jahre 1679. Auf dem Zettel der von Ole Bull gekauften Geige Schlossers (aus dem Jahre 1665) nennt er sich Francisco Ruger, und auch auf späteren Zetteln kehrt diese Schreibweise des Namens wieder, ebenso auch: Rugièr, Ruggieri und Rugger. Eine sehr schöne Geige von ihm besitzt Th. Hämmerle in Wien.

 

Tome 3 (Ergänzungsband erstellt von Thomas Drescher):

Sehr wahrscheinlich der erste Schüler Nicolo Amatis, in dessen Werkstatt er etwa 1630-32 eintrat. Er ist den Cremoneser Haushaltslisten, die erst nach 1641 erhalten sind, nicht als Mitbewohner in Amatis Haus geführt, hat diesen also entweder schon früher verlassen oder nie dort gelebt. Dennoch wurd er wohl weiterhin in der Werkstatt als erster Geselle tätig gewesen sein. Ab etwa 1670 fidet man haüfiger von ihm signierte Instrumente, was auf ausgedehntere selbständige Arbeit schlieben läbt. Seine beiden Söhne Vincenzo und Giacinto werden ihn unterstützt haben. Ein bezeichnendes Licht auf die damaligen Geschäftspraktiken wirft ein Beschwerdeschreiben des berühmten geigers Tomaso Vitali aus Modena von 1685, der eine violine als Instrument von Nicolo Amati (gestorben in 1684!) für 12 Pistolen kaufte und anschliebend feststellen mubte, dab unter dem Amati-Zettel einer von Rugeri klebte, für dessen Instrumente nach Vitalis Angabe höchstens 3 Pistolen gezahlt würden. Über diese “Fälschung” wurde viel diskutiert, doch ist keineswegs sicher, ob es sich um einen originalen Amati-Zettel handelte und ob Rugeri selbst ihn angebracht hatte - denn warum sollte er seinen eigenen dann im Instrument belassen? In jedem fall zeigt schon dieser historische Fall die starke Verwandschaft von Rugeris Arbeit mit der Amatis.
In der Qualität steht er Amati kaum nach. Vor allem seine Celli sind hoch geschätzt. Er baute sie zunächst in den üblichen groben Dimensionen des 17.Jahrhunderts und begann dann um 1680, vermutlich als erster in Cremona, ein kleineres, handliches Modell zu entwickeln, wie es heute die Norm ist. man kennt auberdem Violinen von Rugeri, jedoch kaum Violas.

 

 

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